• Mon arrière-grand'père Georges GUMEZ est né le 22 Mai 1886 au faubourg de sous-le-bois à Maubeuge. 

    Il a 28 ans en 1914. L'ordre de mobilisation générale signé du Président Raymond Poincarré est publié le 2 Aout à la veille de la déclaration de guerre de l'Allemagne. Le 3 Août il rejoint donc, comme réserviste, le Camp de Châlons en Champagne comme artilleur au 46eme Régiment d'Artillerie de Campagne. Cette unité comprend 4 groupes de 3 batteries de 4 canons de 75mm du modèle 1897 au sein du 6ème Corps d'Armée.

    A partir du 12 Août son groupe se dirige vers la Belgique afin de rejoindre la 5ème Armée française du Général Lanrezac, en passant par Cormontreuil près de Reims le 12 au soir, Amyfontaine le 13, Liesse le 14, Cilly du 15 au 18, Harcigny le 19 et 20, Neuve Maison le 21, Sars-Poterie le 22, et Cousolre le 23 Aout où les pièces sont mises en batterie.

    Les 21, 22 et 23 Aout, cette Ve Armée va affronter les IIe et IIIe armées allemandes qui progressent vers la Sambre vers le sud pour l'une et vers l'ouest en cherchant à franchir la Meuse pour l'autre. Après la violation du territoire Belge par l'armée allemande, Lanrezac remonte vers la Sambre en Belgique afin d'éviter son contournement par l'ouest par la IIe armée de von Bulow. Mais attaquée simultanément des deux cotés à la fois, il doit faire retraite le soir du 23 Aout.

    C'est le 24 que Georges rapporte un combat à Montignies-St Christophe en Belgique, à la suite duquel il retraite à Avesnes le lendemain, Esquimeries, Nouvion-le-comte les 28 et 29 près duquel se déroulent les combats de Moÿ du 28 Aout.

    Le mouvement de retraite continue le 30 Aout jusqu'au 5 septembre à Villiers-St Georges


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  • Le village de Gognies-Chaussée

    Aussi loin que l'on puisse remonter à ce jour, l'histoire de la branche maternelle de notre famille trouve ses origines autour du petit village de Gognies Chaussée (Gognies-Cauchies), sur l'actuelle frontière avec la Belgique, au nord de Maubeuge en direction de Mons.

    Les Ancêtres Delfosse de Gognies

    Le village est situé le long de l'antique voie romaine de Bavay vers Tongres en Belgique, une des sept voies qui rayonnaient depuis Bagacum (Bavay), l'ancienne capitale des Nerviens à l'époque gallo-romaine.

    Celle-ci était un centre important du réseau routier établi par l'empereur Auguste. En particulier la voie stratégique depuis Cologne sur la frontière du Rhin, via Tongres, Bavay, Cambrai, Arras, jusqu'à Boulogne, qui connectait le Rhin à la mer du Nord.

    Les Ancêtres Delfosse de Gognies

    Bagacum/Bavay était ainsi également reliées aux autres "chef-lieux" des civitas /territoires des différents peuples "belges/gaulois" des environs:

    • vers l'Est : à Augusta Trevorum/Trèves des Trévires sur la Moselle par la voie passant par Feignies puis Dinant sur la Meuse.
    • vers le Nord-Est : à Atuatuca Tongrorum/Tongres des Eburons , jusqu'à Colonia Claudia Ara Agrippinensis /Cologne des Ubiens sur le Rhin, par la chaussée de Gognies
    • vers le Nord :  une route menait vers Utrecht par Nimy près de Mons. Une seconde route menait vers Gand et Bruges par Blicquy près de Tournai.
    • vers le Nord-Ouest:  à  Castellum Menapiorum/Cassel des Ménapiens, via Valencienne et Tournai.
    • vers l'Ouest : à Cambrai Nemetacum Atrebatum/Arras des Atrébates et Samarobriva/près d'Amiens des Ambiens , par Camaracum/Cambrai
    • vers le Sud-Ouest : à Augusta Viromanduorum/Vermand dans l'Aisne des Viromanduens, puis à Beauvais et Soissons.
    • vers le sud-est : à Durocortorum/Reims des Rèmes via Avesnes.

     

    Depuis Bavay/Bagacum, la première étape de l'itinéraire se trouvait à 22 miles romains, soit 29 kilomètres à l'Est, au vicus de Vodgoriacum(*) que l'on identifie à Waudrez près de Binche. Il s'agissait, sous l'empire, d'une agglomération commerçante près de laquelle on a retrouvé une grande villa romaine et son domaine agricole. A Givry se trouvait également un fort romain.

    Selon un auteur contemporain*, en 291, l'Empereur Maximien-Hercule après être revenu de Trèves avait décidé de concéder à des Francs une grande partie des terres des Nerviens et des Tréviriens où la population manquait. Ces colons établis sur les terres du domaine impérial et en charge de leur défense étaient dénommés Lètes ou Loeti. Ainsi une colonie de Lètes francs se forma le long de la chaussée romaine de Bavai à Tongres, à proximité du vicus de Vodgoriacum. (le nom initial de Les Estinnes/Leptines dériverait de "Lètes" "Liten" et "innes" habitations en langue franque)

    Entre l'actuel village de Gognies qui se trouve à mi-chemin entre Bavay et ce premier vicus/village de Vodgoriacum/Waudrez s'étendait le fundus gallo-romain des Estinnes, comme en témoigne la présence de fondations de plusieurs villae et d'installations agricoles entre Givry, Fauroeulx et les Estinnes-au-Val.

     

    Du Ier siècle au IVe siècle, le fundus des Estinnes ou Leptines couvrait plus de 2000 hectares de terres cultivées et de forêts  au centre desquels se trouvait la plus importante et luxueuse villa. Ce véritable palais similaire aux plus grandes villa romaines de l'ancien empire, avec des dizaines de chambres, des bains, est alors le centre d'une agglomération de petites maisons à Estinnes-au-Val et connait une activité économique et stratégique importante.

    Au début du IVe siècle, les bâtiments sont régulièrement détruits par les envahisseurs germaniques, jusqu'à l'abandon du domaine et de la présence romaine à la fin du siècle. Pendant la période franque qui suit, le domaine devient semble-t-il domaine royal avec les territoires de Bray et Fauroeulx.

    En l'an 743, le Maire du Palais Carloman, fils de Charles Martel, convoqua un concile à Leptines, ce qui laisse penser qu'un important domaine pépinide s'y trouvait.

    A partir de 751  Pépin le Bref est élu roi des francs, le domaine devient fisc royal carolingien. Les rois francs s'y arrêtaient fréquemment lors de leurs trajets du Rhin et la Meuse à la Seine ou la Somme. Le domaine se trouve circonscrit entre 3 cours d'eau formant un triangle, la Haine, La Sambre et la Trouille, barrières naturelles qui maintenaient le gibier comme dans un vaste parc.

     

    Les Ancêtres Delfosse de Gognies

     


    Après le règne de Charlemagne de 768 à 814, de son fils Louis 1er le Pieux jusqu'en 840, l'Empire est partagé entre les trois fils de ce dernier au Traité de Verdun (en l'an 843):

    Charles II le chauve règne sur la Francie occidentale, future France;

    Lothaire 1er sur une Francie médiane ou Lotharingie, de la mer du nord, à la Provence et à l'Italie.

    et Louis II le germanique sur la Francie orientale, future Germanie.

    En 855, le nord de la Francie médiane revient à Lothaire II. Cette Lotharingie s'étendait entre les vallées de l'Escaut, de la Meuse et du Rhin, dont en particulier les comtés du Hainaut, du Cambresis et du Brabant. ( Ses frères reçoivent les couronnes d'Italie et de Provence-Bourgogne).

    Charles le chauve dû le premier affronter une Grande Armée Danoise conduite par Ragnar Lodbrock qui assiègea Paris en 845. Puis cette grande armée païenne s'attaqua à l'Angleterre à partir de 865, sous la direction des fils de Ragnar qui rassemblent plusieurs centaines de navires et milliers d'hommes. Le nord, l'est et le centre de l'ile (Northumbrie, East-Anglie et Mercie) sont pris en 866/870. L'invasion est stoppée en 878 par le roi Alfred du Wessex. Les Danois s'établissent dans le royaume viking d'York au nord de l'ile.

    A la mort de Charles II en Francie occidentale en 877, une deuxième vague d'invasion commença venant du royaume d'York. En 879, les Danois/Vikings ravagent le nord de la Neustrie

     

     

     

     

    Puis au cours des invasions normandes, le palais est détruit par les Vikings vers l'an 880.

    Le village est connu par plusieurs manuscrits du XIIe siècle sous le nom de "Gregnies" et aussi "Goegnies", "Gongnies", "Gaugnies".
    Au moyen âge, le village de Gognies se trouve au milieu d'une plaine légèrement ondulée, avec ça et là quelques fermes ombragées d'arbres et le long d'une des sept voies romaines qui rayonnent de Bavay, la "chaussée Brunehaut". (de là la seconde partie du nom "Cauchies" = Chaussée).
    Il semblerait qu'un noyau de quelques habitations pour la commodité de la ville voisine fut élevé à Gognies en 958, par Brunon Archevêque de Cologne et frère de l'Empereur Othon le grand.
    En 1195, le comte Baudouin restitua un bois et des terres labourables situées à Gognies aux églises de St Pierre et St Quentin de Maubeuge.
    Plus tard, les trois seigneuries de Gognies, Gontreuil et Rogeries étaient partagées entre l'Abbaye d'Hautmont et le chapitre de Maubeuge.


    Par le Traité de Nimègue de septembre 1678, le village a été divisé en une partie "belge" et une partie française au sud avec la voie centrale (la chaussée) binationale.

    En 1900, le village regroupait quelques 700 habitants dans moins de 200 maisons, 400 habitants tout au plus à la Révolution, et sans doute encore un peu moins au 17eme siècle à l'époque du Traité de Nimègue.
    Ainsi il n'y avait peut être que 70 familles à Gognies, dont les familles Delfosse, Croÿ, Lienart, Lossignol, Lespilette, Willane, Hugues, Motte, Hoing, Coleman, Wauquier qui sont tous nos ancêtres.

    Depuis le 28 mars 1820, par le Traité des limites signé à Courtrai, Gognies est partagée en deux entre la France et la Hollande puis la Belgique

     

    Sources et notes

     

    Germaine Faider-Feytmans, Les Nécropoles mérovingiennes, vol. II, Mariemont, Musée de Mariemont, coll. « Collection d'archéologie régionale du Musée de Mariemont », 1970, 270 p..

    Eumène (296)." Panegyr. seu grat. actio Constantino Cœsari" , in Paneyyr. vet. Paris, 1670; p. 180

    Vodgoriacum sur l'Itinéraire d'Antonin (372, 2) et Vogo Dorgiaco sur la Table de Peutinger, entre Bagacum et Geminiacum (Liberchies)


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  • Mon arrière-grand-mère du coté maternelle s'appelait ÉLISE DELFOSSE, du nom de sa mère Maria Adolia Delfosse qui n'était pas mariée lorsqu'elle donna naissance à Élise à six heures du soir le 15 septembre 1886 à Gognies-Chaussée un village sur la frontière Belge, le long de l'antique voie gallo-romaine qui reliait Bavay à Cologne par Tongres.

     

    Elise DELFOSSE

     

    Gognies-Chaussée -  Chaussée mitoyenne et mairie belge

     

     La famille d’Élise, Maria et Constance Delfosse.

     

    Elise DELFOSSE

    Maria Adolia DELFOSSE (1862 - 1900 )

     

    Sa mère Maria Delfosse était elle même une enfant naturelle, elle était née dans le même village le 7 Janvier 1862, à l'époque du second empire de Napoléon III.

    Elle avait également un frère et une sœur, Désiré et Léonie, tous deux nés le 9 décembre 1864 , puis une jeune sœur Marie Louise en 1869, également de père inconnu.

    La grand'mère Constance Delfosse était née à Gognies en novembre 1826 sous le règne de Charles X et la Restauration. En 1850, à vingt quatre ans elle avait épousé Fidèle Aplincourt qui en avait 31, et avec lequel elle avait eu ses 3 premiers enfants: Valère en 1850, Charles en 1853, puis Jules en 1856, avant le décès de son mari en novembre 1857 à Beaudignies, une commune de l'Avesnois où il était préposé des Douanes.

    Une fois veuve de son mari fonctionnaire, Constance avait semble-t-il bénéficié d'une pension, et avait pu élever seule ses 5 enfants à Gognies où elle était retournée bien que ses parents soient décédés. C'est là que la famille traversa la période de la guerre de 1870 contre la Prusse et l'Empire Allemand, la chute du second Empire et l’avènement de la 3eme République de Gambetta. Les enfants avaient entre 1 an et 17 ans, Constance était couturière.

     

    A Gognies, Maria est journalière à l'âge de 20 ans, elle se retrouve enceinte sans mari et accouche d'un premier fils Fernand le 19 juin 1882,

    puis une fille Maria le 23 juillet 1884,

    puis Élise le 15 septembre 1886,  tous enfants nés Delfosse non reconnus par leurs pères.

     

    Selon les souvenirs d’Élise, son propre père se nommait Émile Masuy et elle parlait d'un certain oncle Rosa.

    En effet, les registres de l'Etat Civil font mention du mariage d'un Émile Masuy, garçon brasseur à Maubeuge, le 15 décembre 1888 à Ferrière la grande (au sud de Maubeuge) avec une certaine Marie Irma Olivier.

    Il était né le 9 avril 1865 à Girondelle dans les Ardennes et ses parents vivaient alors à Maubeuge. Sa sœur ainée se prénommait Élise (1861) et avait épousé un certain Rosa Léger, journalier à Maubeuge, en octobre 1888.

    Ainsi Maria aurait effectivement pu avoir une relation avec Émile en 1885 ( il avait 20 ans et elle 23 ), et une enfant à laquelle ils auraient donné le prénom de sa sœur. Malheureusement l’idylle n'aura pas duré puisqu'il se marie en décembre 88 avec une autre (Marie Olivier, avec laquelle il avait déjà eu un enfant à l'age de 16 ans).

    Ensuite, la séduisante Maria va encore donner naissance à trois autres enfants à Maubeuge où elle a déménagé à partir de 1888 au Faubourg de Douzies.

    Alphonse le 3 janvier 1889.

    Marguerite le  19 aout 1890

    Eugène le 28 décembre 1892.

    Finalement elle épousera le père d'Eugène le 29 juillet 1899,  Charles GOFFAUX à Mons en Belgique.

    Par ce mariage, celui-ci reconnait l'ensemble des 6 enfants qui porteront désormais le patronyme de Goffaux (Elise a 13 ans).

    Malheureusement, Maria décède quelques mois plus tard le 2 Mars 1900 à l'âge de 38 ans,  sans doute de la tuberculose, à Mons en Belgique où la famille semblait s'être installée.

    Selon les souvenirs d’Élise, les enfants les plus jeunes ont été ensuite élevés à Maubeuge par leur grand'mère Constance. 

     

    Elise DELFOSSE

    Constance DELFOSSE (1826 - 1912)

    En 1900, la jeune Élise était malgré tout entourée d'une nombreuse famille: elle avait deux tantes sœurs de sa mère, Marie Louise mariée en 93 à l'oncle Émile Meijs qui était Puddleur à Maubeuge, et Léonie mariée à l'oncle Firmin Réquilé qui était marchand de légumes à Louvroil. 

    Elle avait aussi 3 oncles, les demi-frères de sa mère: Valère Applincourt célibataire de 50 ans, domestique dans une ferme à Maubeuge. Charles 47 ans marié à Louisa Vellemans et Jules Applincourt 44 ans marié à Lucie Burie.

    Elle avait également un cousin Fernand Réquilé né en aout 1888 à Louvroil.

     

    Élise va donc à l'école et va suivre une formation pour devenir lingère. Elle a 14 ans quand elle perd sa mère. Elle souhaite rester célibataire auprès de sa grand'mère Constance tant que celle-ci est en vie. Avant la guerre, elle travaillera entre autre comme lingère dans une maison bourgeoise.

     

    Élise et Georges Gumez, les années de guerre 14-18.

    En 1910, elle va cependant rencontrer Georges GUMEZ qui a 24 ans comme elle. Il est alors employé comme Tourneur (en fer) chez Sculfort, une des grandes usines de Maubeuge.

     

    Elise DELFOSSEElise DELFOSSE

     

     

     

     

       Élise et Georges  à 24/25 ans

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ils se marient le 26 février 1910 à Maubeuge et leur fille Simone GUMEZ nait 9 mois plus tard le 17 novembre 1910. Élise a raconté un épisode de cette période durant laquelle Georges passait trop de temps au café à son goût; elle l'y avait rejoint un soir et lui avait laissé la petite Simone dans ses langes puis était repartie seule jusqu'au lendemain.

    Puis ils ont un fils André le 17 septembre 1912. La famille vit au faubourg de Sars au nord de Maubeuge, au nord ouest de la route de Mons.

    Ce vieux faubourg comprend la rue des Sars qui commence vers l'ouest de la route de Mons au niveau du numéro 99, puis la rue de la Chapelle à droite, le boulevard de la Fontaine à gauche, la ferme de Petit Sars et se termine par la rue du Grand-Bois.

    Quelques jours après la naissance de son arrière-petit-fils André, la grand'mère Constance décède le 28 septembre 1912 à son domicile de la rue Saint Quentin. A cette époque, l'ainé des petits fils, Fernand, travaille comme lamineur et a lui aussi eu une petite fille Madeleine à Feignies, une cousine de Simone née le 21 novembre 1910; Alphonse lui est boulanger.

    Élise est assez proche de ses trois belles-sœurs Héléna, Paula et Anna Gumez.

    Héléna, née en Aout 78 au faubourg de Douzies, était de 8 ans sont ainée, elle avait épousé en 99 un commerçant, Gustave Bouvier, et avait eu une fille Suzanne en 99, une des cousines de Simone 11 ans plus âgée.

    Paula était née en Aout 81 au faubourg de Mons, elle avait épousé en 99 Léon Daubersy avec lequel elle avait trois enfants: Maurice en 1900, Marcel en 1908 et Georgette en 1912.

    Anna, née en Mars 84, était de 2 ans sont ainée; elle était couturière et avait épousé le 25 septembre 1909 Félix Romme qui était simple journalier à Maubeuge. Leur première fille Denise était née en novembre 1910 comme Simone, en février 1914 la petite Andrée, puis viendra Fernand après la guerre en mai 1919. Anna et Félix ont habité le quartier de Sous-le-Bois rue des Pétries, puis 17 rue St Antoine avant la guerre, puis au 16 rue du château après guerre.

    Son mari Georges était le benjamin né le 22 mai 86 au faubourg de Sous-le-bois.

     

    A la déclaration de guerre de l'Allemagne le 3 Aout 1914, Georges et Élise ont alors 28 ans. Georges est mobilisé dès le 3 Aout comme réserviste au 46ème régiment d'artillerie de campagne et rejoint le camp de Chalons en champagne. Il participe à plusieurs combats comme artilleur maitre-pointeur lors de la retraite de Charleroy, jusqu'en juillet 1915.

    Ensuite il sera affecté à une usine d'armement, l'usine VERMOT à Châtenois-les-forges dans le Haut-Rhin en qualité de Tourneur-Outilleur (47e R.A.); Élise le rejoint avec les enfants  jusqu'en avril 1919 où ils pourront rentrer à Maubeuge. A noter qu'ils y feront la connaissance de la famille FEST dont la fille Anne-Marie épousera plus tard le petit André...

    Au début des années de guerre, Élise a peu de nouvelles de Georges, elle est désespérée et confiera plus tard avoir pensé se jeter dans la Sambre avec ses deux jeunes enfants. Elle sera soutenue par ces trois belles-sœurs près desquelles elle habitera. Simone et le petit André grandiront au milieu des tantes et de tous les cousins et cousines.

     Simone (5 ans) et André (3 ans) et la chienne gipsy en 1915

    Elise DELFOSSE       Elise DELFOSSE

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    En plus de Georges, les trois frères et les six beaux-frères d’Élise ont été mobilisés ou faits prisonniers:

     

    Elise DELFOSSESon frère ainé Fernand (32 ans en 14) était lamineur et s'était marié avec Bertha Choppart  en novembre 1908, et avait eu une petite Madeleine le 21 novembre 1910.

    Il avait été incorporé comme soldat de 2e classe dans la 1ere compagnie du 25e Bataillon de Chasseurs à pied. Cette unité a combattu avec les 106e, 132e, 54e, 67e et 302e Régiments d'Infanterie de la 12e Division de la 1ère Armée du Général Roques. 

    Il a été tué le 10 avril 1915 lors des combats des Eparges sur la Meuse.

     

    Elise DELFOSSE

    Son frère cadet Alphonse (25 ans en 14) était boulanger et encore célibataire.

    Il reviendra amputé de la jambe droite, avec la médaille militaire et la Croix de guerre.

     

     

     

     

    Elise DELFOSSE

    son jeune frère Eugène (22 ans) est au 147e RI.

    Il sera blessé et gazé durant les combats. Il reçoit la médaille militaire et la Croix de guerre et sera fait Chevalier de la Légion d'honneur au début des années 60.

     

     

     

     

    Sa sœur ainée Maria avait épousé Casimir Thomas en 1903 mais n'avait pas eu d'enfant. Il était tourneur en fer chez Sculfort et étant déjà âgé de 36 ans en 14, il n'avait pas été mobilisé. Il fut cependant fait prisonnier civil à Maubeuge lors de l'occupation de la ville par les Allemands. Il décèdera à 41 ans en février 1919 dès suites de ses mauvais traitements.

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    Sa soeur cadette Marguerite avait eu deux filles "naturelles" avant la guerre (comme sa mère): Renelde Marie en juin 1912,  Marie Madeleine en aout 1913; puis elle aura un fils Maurice en 1915 à Canet près de Perpignan. Elle épousera à Angers en décembre 1917 Maurice Hennicotte, originaire de la région Lilloise; il avait été mobilisé au 30e régiment d'artillerie et retenu prisonnier tout au long de la guerre.

    Son cousin Fernand Réquilé avait 26 ans à la déclaration de guerre et également été mobilisé.

     

    L'entre-deux-guerre:

    Après le décès de Casimir, Maria s'occupe seule d'une petite ferme; elle épouse ensuite en Mai 1922 un certain Léon Hiroux, semble-t-il porté sur la boisson; ils périront malheureusement tous les deux en 38 dans un accident de voiture à cheval.

    Elise DELFOSSE

    En 1919, Alphonse Goffaux se marie à Angers avec Augustine Boutruche qui venait de Laval et avec laquelle il aura trois enfants, Fernand, Maurice et Virginie.

     

     

     

     

     

    Eugène Goffaux épouse Madeleine Lami après la guerre; Ils auront également 3 enfants: Pierre, Georges et Roberte, la famille s'installera en Normandie à Acquigny.

    Le couple Georges et Élise vit de nouveau à Maubeuge.  Georges a gravit les échelons chez Sculfort et sera "metteur au point": il est chargé d'accompagner la livraison, l'installation et la mise au point des machines vendues par Sculfort, et à ce titre il voyagera beaucoup pour l'entreprise entre les deux guerres.

    Georges et Élise vers 1926, ils ont la quarantaine.

    Elise DELFOSSE

    Elise DELFOSSE

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    En octobre 1930, leur fille Simone alors âgée de 20 ans, épouse Anicet Cambier qu'elle fréquente depuis 2 ans. Elle a terminé ses études d'institutrice, et lui est dessinateur industriel chez Sculfort.

    Cinq ans plus tard le 19 Avril 1935, Simone et Anicet ont une petite fille qu'ils prénomment Annie, et Élise est une première fois grand'mère à 49 ans.

     

     

     

     

     

     La seconde guerre:

    En 1939, à la veille de la guerre, Georges et Élise décident de quitter rapidement Maubeuge, de vendre leur maison de l'avenue Jean Jaurès et d’aller s’installer au nord de Paris à Beauchamp en Seine-et-Oise où ils achètent un pavillon rue Kléber. Élise ne veut pas revivre un exode, des bombardements etc.
    Ils emmènent leur petite-fille Annie âgée de 4 ans.

    Le 18 Mai 40 Simone et Anicet quittent précipitamment Maubeuge, passent prendre Annie à Beauchamp et partent pour La Rochelle. Élise et Georges les y retrouvent à partir du 14 Juin. Finalement à la fin de l'année 40 toute la famille se regroupera dans le pavillon de la rue Kléber à Beauchamp chez Élise et Georges: Simone Anicet et la petite Annie, ainsi qu'André et sa femme Anne-Marie.

    En 1943, après avoir eu différents postes d'institutrices, Simone est nommée directrice de l'école primaire de la Plaine à Taverny où la petite famille logera jusqu'à la fin de la guerre.

    En décembre 43 André et Anne-Marie ont une première fille Lise et Élise est grand-mère une deuxième fois.

    A partir de 1948, Simone Anicet et Annie, qui a 13 ans, habitent désormais rue Del Sol à La Garenne-Colombes où Simone a obtenu une mutation.
    Le reste de la famille ne tarde pas à les y rejoindre :                                                                   André trouve un pavillon à Colombes, il travaille aux usines Citroën de Boulogne-Billancourt.
    Georges et Élise revendent leur pavillon de Beauchamp pour un pavillon situé à Colombes rue des Gros-Grés, au milieu des jardins, près du cimetière.

    Dans les années 50, Georges a du diabète et souffre de graves problèmes circulatoires. Après avoir été amputé d’une jambe il décède le 30 janvier 1960 à Colombes.
    Par la suite, Élise, alors âgée de 74 ans, viendra habiter à coté d’une de ses petite fille :
    Simone et Anicet ont acheté pour elle l’appartement sur le même pallier que celui qu’occupe Annie et Marc au 25 avenue de Stalingrad à La Garenne-Colombes.

     

     

     

     

     


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  • L’Électorat du Hanovre à la fin du 18ème siècle

    Depuis 1714, le prince héritier du Hanovre est devenu Georges 1er d’Angleterre.

    A partir de cette date, la principauté sera propriété personnelle du Roi d’Angleterre et donc fortement liée politiquement et économiquement à la couronne britannique.

     

    1 - Le Hanovre et le Saint Empire Romain Germanique

    A l’époque de la révolution française, l’Électorat du Hanovre est un des composants du vaste puzzle que constitue le St Empire Romain Germanique hérité du Moyen Age.

     

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle


    Celui est composé d’une part de neuf états dont les princes étaient Électeurs de l’Empereur : Électorats de Hanovre (roi d’Angleterre), de Brandebourg (roi de Prusse), de Saxe, de Bavière, de Bohême, du Palatinat du Rhin, de Mayence, de Trèves et de Cologne ;

    et d’autre part une multitude de royaumes, duchés, comtés de tailles très variables, l’archi-duché d’Autriche (le plus important en population) et les Pays-Bas Autrichiens, les duchés de Mecklenbourg, Brunswick, Hesse-Cassel etc.


    La Suisse et la république Vénitienne se trouvaient aux frontières sud, la France et le Royaume-Uni des Pays-Bas à l’Ouest, les royaumes de Prusse, de Pologne et de Hongrie à l’Est.


    2 - Les villes et principautés de l’Électorat du Hanovre

    L’Électorat regroupe les territoires des principautés

    de Göttingen et Grubenhagen (Osterode) au sud,

    de Calenberg (Hanovre et Hameln), et Lünebourg à l’Est (Lüneburg, Celle, Bergen, Burdorf),

    de Hoya et Diepholz à l’Ouest,

    de Verden et Brême au Nord, Lauenbourg à l’embouchure de l’Elbe,

    auxquelles s’ajoutera Osnabrück à l’Ouest en 1803

    .
    Le Brunswick et l’Hildesheim indépendants séparent Göttingen du reste de l’Électorat.
    Les villes (ports) dites Hanséatiques de Brême, Hambourg et Lubeck sont indépendantes.

     

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle

     

    3 - La situation après 1789

    La révolution Brabançonne de 1787-1789 avait chassé les autrichiens des Pays-Bas autrichiens et avait établi l’éphémère Confédération des Etats Belgiques Unis en 1790, suivi d’une courte restauration autrichienne.

    De 1793 à 1795, les opérations militaires des troupes révolutionnaires françaises contre les autrichiens aux Pays-Bas méridionaux aboutissent à l’annexion des états belges début 1795, avec la constitution de neuf départements français.
    Le St Empire Romain Germanique et le Hanovre se déclaraient neutre vis-à-vis de la France en 1795.
    La même année, la guerre entre la France et la Prusse prenait fin par le traité de Bâle. (Cession à la France des duchés de Clèves et Gueldre au nord entre Meuse et Rhin)

     

                          carte de l'Empire Germanique en 1795 au traité de Bâle (électorat de Hanovre en vert)

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle

     

    Le Hanovre au début du 19ème siècle

    Comme la plupart des territoires de l’Europe à cette période, le destin du Hanovre entre 1800 et 1815 est fortement lié aux multiples campagnes militaires de Napoléon qui l’opposèrent à l’Angleterre et à ses différents alliés sur le continent.
    Durant la première décennie, le Hanovre va connaître des occupations soit françaises soit prussiennes, en particulier pour le contrôle des ports des villes hanséatiques de Brême, Hambourg et Lübeck, pour atteindre les principaux alliés de l’Angleterre sur le continent, ou pour assurer le blocus des îles britanniques.

     

    1 - La 2ème coalition de 1799-1802


    La 2ème coalition, formée à l’instigation de la Grande-Bretagne, réunissait également la Russie, l’Autriche, l’empire Ottoman et la Suède contre la France et la Prusse.

     
    Pendant la guerre de la 2éme coalition contre la France, Napoléon demande à ses alliés Prussiens d’occuper le Hanovre (lié aux Britanniques).
    Ainsi, en Avril 1801, Hanovre est envahie par 24.000 Prussiens, qui se retirent rapidement après leur défaite de Copenhague contre les Suédois.
    Finalement durant l’année 1801, l’Autriche, Naples, la Turquie puis la Russie signent des traités de paix avec la France de l’Empereur Napoléon de retour d’Égypte.


    Le 25 mars 1802, le traité d’Amiens consacre la paix entre l’Angleterre d’une part et la France, l’Espagne et les Pays-Bas d’autre part.
    Toutes les possessions des uns et des autres prises pendant la guerre sont restituées : entre-autre la France doit évacuer Naples, Rome et la Hollande, l’Angleterre Malte.
    La « paix d’Amiens » ne dure qu’un an ; Malte n’est pas évacuée, la Hollande non plus, Napoléon poursuit sa politique d’annexion en Europe ainsi qu’une politique de protectionnisme économique qui bloque les débouchés industriels britanniques et leurs importations agricoles du continent.

    2 - Le conflit Franco-britannique de 1803-1805


    Ainsi le 17 mai 1803 les britanniques saisissent des navires de commerce français et leur marchandises.
    Le 23 c’est la déclaration de guerre, la marine anglaise occupe les colonies françaises des Caraïbes et d’Indes et bloque les escadres françaises dans les ports.


    En représailles, le 27 Mai les troupes françaises du Général Mortier envahissent le Hanovre, bloquent les ports de la Weser (Brême) et de l’Elbe (Hambourg) et les échanges entre l’Angleterre et le continent.
    L’armée hanovrienne est désarmée, armes et chevaux confisqués, en juillet 1803 il n’y a plus d’armée.

    3- La 3ème coalition de 1805.


    Sous la menace d’un débarquement des troupes françaises depuis Boulogne, la Grande-Bretagne organise à partir d’Avril 1805 une nouvelle coalition, réunissant la Russie puis l’Autriche et la Suède en octobre, avec pour objectif de libérer le Hanovre, la Hollande et l’Italie.
    A l’automne 1805, 40.000 Britanniques Suédois et Russes s’emparent de Hanovre que les forces françaises venaient de quitter pour une campagne en Autriche.


    Malgré la défaite de Trafalgar en octobre 1805 infligée par l’Amiral Nelson sur la flotte franco-espagnole, Napoléon inflige une défaite humiliante aux coalisés à Austerlitz le 2 Décembre ; l’armistice est signé le 6. Le traité de Presbourg du 26 Décembre affaibli considérablement l’Autriche qui se voit réduite d’un quart.

    4- La 4ème coalition de 1806-1807.

    Celle-ci réunit l'Angleterre à la Russie, la Suède et la Prusse.
    Napoléon tente cependant d’intégrer la Prusse à son système continental anti-britannique en lui offrant le contrôle du Hanovre (traité de Paris de février 1806) en échange d’autres territoires et de la fermeture des ports de Prusse aux britanniques.
    Le 12 Juillet 1806, le St Empire Romain-Germanique est dissout, Napoléon créé la Confédération du Rhin, une association de 16 états allemands sous la protection de la France. (Les Royaumes de Bavière, de Wurtemberg, de Saxe, Grands Duchés de Bade, de Hesse de Wurtzbourg etc).

                    

                            carte de l’Allemagne en 1806 (Prusse et Hanovre; Confédération du Rhin) 

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle

     
    Le titre d’Électeur du Brandebourg devient celui de Roi de Prusse.
    Cependant celui-ci refuse cette nouvelle organisation de l’Allemagne, il mobilise et se retourne contre la France en Septembre, il est finalement défait à la bataille d’Iéna en Octobre 1806 et la France reprend le Hanovre.

    La Russie affronte seule la France durant la campagne de Pologne de l’hiver 1806-1807.
    En novembre Murat entre à Varsovie abandonnée par les Russes de Bennigsen repliés à l’Est de la Vistule.
    Les 13 et 14 Juin 1807 Napoléon et ses 80.000 hommes écrasent les 60.000 russes de Bennigsen à Friedland.

    Le Traité de Tilsit signé au mois de Juillet entre Napoléon et le Tsar Alexandre met fin à cette 4ème coalition. La Russie s’allie à la France et adhère au blocus contre l’Angleterre, la Prusse perd la moitié de ses territoires et de sa population à l’ouest de l’Elbe et en Pologne.

    Napoléon établit d’une part un Royaume de Westphalie en réunissant les territoires cédés par la Prusse à la France avec des états germaniques, royaume qu’il confie à son frère cadet Jérôme Bonaparte et d’autre part un Grand Duché de Varsovie qui revient au roi de Saxe Frédéric-Auguste Ier.

     

                carte de l'Allemagne de 1807  (Hanovre, Royaume de Westphalie, Confédération du Rhin, Grand Duché de Varsovie, Prusse, Autriche)

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle

     

    5 - Le Royaume de Westphalie

    Il comprend les états de Brunswick-Wolfenbuttel, la partie d'Alt-Marck, et celle du pays de Magdebourg, qui sont situés sur la rive gauche de l'Elbe ; le territoire de Halle ; le pays d'Hildesheim, et la ville de Goslar ; le pays de Halberstadt ; celui de Hohenstein ; le territoire de Quedlimbourg ; le comté de Mansfeld ; l'Eischfeld avec Trefurth ; Mulhausen ; Nordhausen ; le comté de Stolberg-Wernigerode ; l'état de Hesse-Cassel, avec Riteln et le Schauenbourg, non compris le territoire de Hanau et le Catzenellenbogen sur le Rhin ; le territoire de Corvey ; Goettingen et Grubenhagen, avec les enclaves de Hohenstein et Elbingerode ; l'évêché d'Osnabruck ; l'évêché de Paderborn ; Minden et Ravensberg ; et le comté de Rietber-Kaunitz.

     

    En 1807, le royaume est d’abord divisé en huit départements sur le modèle français :

    Le Weser (Osnabrück), le Hartz (Heiligenstadt), l’Elbe (Magdeburg), la Fulda (Cassel), la Leine (Göttingen), la Saale (Marburg), l’Oker (Brunswick) et la Werra (Marpourg), et est doté d’une administration et de lois modernes, d’une constitution écrite.

     

    Westphalie et Hanovre du 19ème siècle

     

    Le 14 janvier 1810, par le traité de Paris, le royaume de Westphalie s'agrandit au nord par l'annexion des dépendances hanovriennes de Brême (évêché), Verden, Hoya, Diepholz et Lunebourg en entier, ainsi que de la partie septentrionale de la principauté de Calenberg.
    Quelques mois plus tard, les nouveaux territoires donnèrent naissance à trois nouveaux départements : Aller (Hanovre) qui correspond à Calenberg et Hanovre, Elbe Inférieure (Lüneburg) et Nord (Stade).

    Mais quelques mois plus tard après l’annexion à l’Empire Français du royaume de Hollande en juillet 1810 et afin de consolider le blocus des iles anglaises, l’administration napoléonienne créé un certain nombre de départements « Hanséatiques » dès janvier 1811, en partie au détriment de départements du royaume de Westphalie : Les Bouches de l’Elbe, les bouches du Weser, l’Ems supérieur, la Lippe et d’autres départements plus au sud en Hollande.

    Ainsi le département des Bouches de l’Elbe comprend les 4 arrondissements de Hambourg, Lübeck, Lünebourg et Stade.
    Celui des Bouches du Weser les arrondissements de Brême, Nienburg, Oldenbourg et Bremerlehe.
    Ces villes font à ce moment partie de l’Empire Français jusqu’en 1813.

    Plus au sud, les huit départements de Wesphalie de 1811 sont donc :
    Hartz (Halberstadt), Elbe (Magdeburg), Fulda (Cassel), Leine (Göttingen), Saale (Marburg), Oker (Brunswick), Werra (Heiligenstadt), et Aller (Hanovre).


    LES ARMEES DE WESTPHALIE jusqu’en 1813

    L’article 5 de la constitution de 1807 installe le Royaume de Westphalie dans la Confédération du Rhin et à ce titre, l’engage à fournir un contingent de 25 000 hommes, ce qui ne fut pas une mesure populaire.

    Ainsi des troupes Wesphaliennes prirent part aux différentes campagnes militaires de Napoléon :

    En Espagne de 1808 à 1811.
    Dès le printemps 1808, Napoléon demanda à son frère Jérôme, Roi de Westphalie, de lui envoyer des troupes pour la Campagne d’Espagne.
    Un bataillon westphalien (1000 hommes) fut promptement organisé et envoyé au Corps d’Observation des Côtes de l’Océan du Maréchal Moncey.
    Au début de 1809, sont également envoyés en Espagne une division d’infanterie (4500 hommes) du Général Morio, et un régiment de chevau-légers de 3 escadrons et 487 sabres.

    En Autriche en 1809 :
    Les Westphaliens formèrent le Xème Corps de la Grande Armée sous les ordres de leur roi Jérôme avec deux divisions et 7600 hommes. Cette campagne peu glorieuse réduit d’au moins 2500 hommes les effectifs.

    Après 1809, Jérôme reconstruit son armée, la développe pour créer le VIIIème Corps d’Armée, véritable " joyaux " des armées westphaliennes du Premier Empire.

    En Russie en 1812 :
    Le VIIIème Corps passa sous le commandement du Général Junot après le départ fracassant de Jérôme pour son royaume.
    En Juin 1812, cette armée compte deux divisions d’infanterie d’un total de près de 15000 hommes et une cavalerie de 1800 hommes, effectifs déjà réduits de moitié début Septembre avant la bataille de la Moskowa/Borodino puis la prise de Moscou.

    A la suite de la retraite catastrophique de Novembre, seuls 30 000 hommes reviendront de Russie en Décembre, dont seulement 600 Wesphaliens !


    En Allemagne en 1813 :
    Après le désastre de Russie, les seules unités constituées westphaliennes étaient le 4ème et 5ème de Ligne (garnison Kustrin) et le 1er de Ligne (garnison de Danzig).

    En avril 1813, la 37ème division du Général Hammerstein est constituée de 4500 hommes.
    Cette division n’aura pas le temps d’entrer en ligne avant la bataille de Bautzen (Mai 1813) et l’armistice de quelques semaines qui suivi.
    Avec la reprise des hostilités et les signes de défections des " allemands ", Napoléon préféra répartir ses alliés allemands dans les différents corps français, mais la désertion fut très importante pour l’infanterie.
    Les chevau-légers après avoir combattu à Gross Beeren et Dennewitz, se couvrirent de gloire à Leipzig le 18 octobre alors qu’ils ne formaient plus qu’un escadron de 160 sabres.
    Le régiment des fusiliers de la Garde fut amalgamé au restant de 4 compagnies de Grenadiers de Ligne pour former un bataillon de Garde Westphalienne (effectif d’environ 500 hommes)

    Avec la défaite de Leipzig d’octobre 1813 et l’invasion du Royaume par les alliés, l’armée Westphalienne disparu. La seule unité westphalienne (ou plutôt en partie), est le régiment des Hussards " Jérôme Napoléon ", qui fut introduit dans l’armée française au titre de 13ème Hussard.
    Ce 13ème Hussards présent dans la brigade Subervie de la 3ème division légère du Vème Corps de Cavalerie (Milhaud) était fort de 232 sabres au 20 février 1814 ; il fut anéanti à la bataille de la Fère-Champenoise le 25 mars.

    Les revenants de l’armée westphalienne de 1813, et surtout la garde nationale furent organisés plus tard en régiments de Landwerh westphalienne (5 régiments) qui combattirent à Ligny et à Waterloo (1815) dans l’armée prussienne, notamment contre leur ancien Monarque, redevenu général de Division.


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