Joseph Agricol(1) GUIGUE, futur Directeur de la Manufacture Royale de Doublage de Vaisseaux de la marine de Louis XVI(2) et futur époux de la parisienne Marie Angélique POIRIER, a été baptisé en Avignon dans la collégiale St Didier le 2 avril 1750.

Carte de la France par Louis Capitaine 1790.

Il est le fils ainé de Charles GUIGUE et de Françoise BESSON qui ont eu également Jean-Baptiste en septembre 1751, puis Anne thérèse en novembre 1752 à Rognonas, un village en face d'Avignon sur la rive sud de la Durance.

Son père a été baptisé  Jacques Charles en novembre 1725 en l'église Notre-Dame-La Principale d'Avignon(3). On ne sait rien de sa mère ni de leur mariage.

Les rues d'Avignon autour de l'Eglise Notre-Dame (n°23) d'après l'Atlas von Loo de 1649

Les parents de Charles, Joseph GUIGUE et Elisabeth ROUVIERE, s'étaient mariés le 25 juin 1719 à Notre-Dame d'Avignon et avaient eu 10 enfants de 1720 à 1737. Les porteurs du patronyme Guigue étaient nombreux à Avignon, certains étaient négociants ou drapiers.

Elisabeth était née à Avignon en novembre 1698 sous le règne de Louis XIV, ses parents s'appelaient Joseph ROUVIERE et Anne BORRELLY:

Anne BORRELLY avait été elle même baptisée à Notre-Dame-La-Principale d'Avignon le 18 février 1673, fille de Etienne Borrelly et Elisa TONDUD.

Les ROUVIERE sont originaires de Bollène à 50 km au nord d'Avignon depuis au moins le 16ème siècle.

Joseph ROUVIERE était né à Bollène (84) le 10 janvier 1665 et a épousé Anne d'Avignon le 18 février 1673. Ses parents Michel ROUVIERE et Marie FAURE se sont mariés à Bollène le 20 mai 1642.

Marie était fille de Pierre FAURE (1627) et Jeanne MONTBELLE.

Michel était le fils de Claude ROUVIERE (21/10/1576) et d'Isabeau CARNAL (19/10/1587) qui s'étaient mariés à Bollène le 1er janvier de 1603. Isabeau a vécu jusqu'à 73 ans.

Claude était le fils de Claude ROUVIERE et de Jeanne BOURDONNET nés sans doute vers 1550. Isabeau était la fille de Jehan CARNAL et Anne PEYROUSSE.

Notes et Sources:

 (1) De nombreux enfants baptisés à Avignon à cette époque portent le second prénom Agricola/Agricol en hommage à Saint Agricol, du nom de la collégiale Saint-Agricol d'Avignon, fondée par Agricola évêque d'Avignon en 660 et saint patron de la ville. 

 (2) Le doublage des coques  des navires de guerre par des plaques d'alliage de cuivre permettait d'améliorer la protection contre les coquillages, la longévité et la vitesse des bateaux de guerre de l'époque. Les premiers essais peu concluants avaient eu lieu dès 1778, mais une nouvelle technique a été largement utilisée ensuite dans la marine anglaise, puis française à partir de 1785.  Le laminage des plaques de cuivre était une exclusivité anglaise et suédoise, et la Marine française devait sy 'approvisionner jusqu'en 1781.

Dès 1780, un entrepreneur Normand, Michel-Louis Le Camus s'installe à Paris près de St Eustache, et présente à la Marine un projet de création d'une manufacture de doublage en cuivre pour la protection des vaisseaux de guerre pouvant fournir du cuivre laminé en France. A cette fin, il créé les fonderies de Romilly sur Andelle dans l'Eure, soutenu par quelques banquiers et hommes d'affaires parisiens. Mais les Arsenaux continuent de se fournir à l'étranger en 81 et 82.

De plus, le nouveau Contrôleur des Finances de Louis XVI, JF Joly de Fleury, accorde en mars 1782 le privilège d'une "Manufacture Royale de Métal et Vernis pour le Doublage des Vaisseaux de la Marine" à un autre groupe de financiers parisiens liés à la Compagnie du Commerce du Nord fondée à la même époque. Celle-ci importait en France des mats en pins du nord et des plaques de cuivre pour le doublage depuis les pays baltes. Mais à la fin de 1786, le ministre de la Marine décide de ne plus utiliser cette compagnie suite à de nombreux problèmes de qualité, prix et délai, ce qui met fin à l'activité de la manufacture et de la compagnie du nord.

 (3) L'église Notre-Dame la-Principale située au centre d'Avignon est aussi appelée Chapelle des Pénitents Blancs.